Folie irlandaise (#6) … Le Parc National du Connemara

Margaux
10 janv. 2018
7 min de lecture

Failte à toutes et à tous,

“Terre brûlée au vent

Des landes de pierres

Autour des lacs, c'est pour les vivants

Un peu d'enfer, le Connemara

Des nuages noirs qui viennent du nord

Colorent la terre, les lacs, les rivières

C'est le décor du Connemara”

Michel Sardou - Le Lac du Connemara

J'espère que vous allez bien et que je vous ai bien mis cette chanson dans la tête, car, oui, le ton est donné : aujourd’hui je vous parle de MON coup de cœur irlandais, j’ai nommé … le National Park du Connemara. Je suis sûre, en plus, que vous vous êtes mis à chantonner en le lisant !!

Situé au Nord-Ouest de l’Irlande, aux abords de la côte sauvage atlantique de l'île, le National Park du Connemara s'étend sur près de 2 000 hectares et nous offre une vue à couper le souffle du comté de Galway.

Pour y accéder, rien de plus simple que le bus (ou la voiture pour les plus chanceux). Au départ de Galway il est très facile de rejoindre le parc avec les différentes compagnies irlandaises comme City Link ou encore Eirann pour 15-20€. Galway n'étant pas une grande ville, les départs se font, soit de la new coach station, soit de la train station (mais pas de panique 500m séparent les deux stations). Privilégiez une réservation par internet de vos billets. Certes l’Irlande est assez bien desservie … mais pas assez régulièrement à mon goût. Personnellement nous avons pris un bus le matin à 8h et repris l’unique autre bus de 18h. Il faut vraiment être motivé pour y aller.

Une fois dans le bus, c’est parti pour 2h de trajet sur de magnifiques routes … sinueuses. Du moins, beaucoup plus petites qu’en France. C’est assez surprenant les 50 premiers kilomètres, puis après on s’y fait. Ces 100 km de routes ont été les plus courts de ma vie : entre montagnes sinueuses, marécages et lacs au milieu de nulle part … On va dire que j’ai été servie. Alors restez éveillé lors du voyage : vous en prendrez plein la vue.

Première halte non loin de la ville de Clifden, dans un petit village-port perdu au cœur des massifs. Perdu mais il y a quand même une supérette ! Allez comprendre …

Le bus vous dépose à Letterfrack, juste à quelques centaines de l'entrée publique du National Park. Je dis “publique” car je n’ai pas du tout emprunté ce chemin lors de mon excursion pour cause de fermeture du parc dû à un déplacement de rochers par hélicoptère juste au-dessus du parc. Et ça, l’unique jour où nous nous décidons à découvrir le parc. Alors si quelqu’un me dit que je ne porte pas la poisse, … je ne comprends pas !

Cependant avant de vous raconter mes aventures en mode “hors-piste”, j’ai quelques petites informations pour vous.

Le parc en lui-même est un parc fait pour randonner et beaucoup moins pour flâner. Certes le parc n’est composé que de 3 circuits de randonnées MAIS il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux. Le premier est le circuit “Découverte” : pour des marcheurs qui ne veulent pas trop forcer, ce circuit est court et est souvent favorisé pour les personnes avec enfants. Ce chemin est peu vallonné mais il vous permet de découvrir les hauteurs du Connemara.

Pour les plus courageux et randonneurs d’entre vous, le circuit “Sportif” est fait pour vous : c’est le circuit le plus long (env. 3h30 de randonnée A/R) avec une difficulté plus importante. Vous allez pouvoir gravir le Diamond Hill (445 m d’altitude) et vous aventurer sur des sentiers plus pentus qui vous permettent de contempler un peu plus les magnifiques plaines sauvages du Connemara. Pour ceux qui restent, qui ne sont ni trop aventureux, ni trop flâneur, j’ai ce qu’il vous faut. Le dernier circuit vous permet de vous enfoncer dans la nature dense et verdoyante du Connemara, tout en vous menant aux différents lacs du parc. Il vous permet aussi d’avoir une vue à couper le souffle sur les îles de Rennyle.

Bon ça, c’est quand le parc est ouvert. Lors de mon arrivée devant le panneau CLOSED du parc, je suis passée par tous les états : incompréhension, crainte, énervement, désarroi, … puis désarroi ! Il fallait que ça tombe sur nous !!

Mais il nous en faut plus pour nous décourager.

On allume Google Map sur nos cellulaires à la recherche d’un autre accès au site mais aussi d’autres chemins de randonnée dans les environs : pas l’ombre d’un chemin praticable …

Et bien … Partons pour du hors-piste et de l’exploration “sauvage” comme je les appelle.

Juste en face de l’entrée du parc, on remarque des petits panneaux qui balisent un chemin descendant sur un lac en contre bas.

Chaussures de randonnées obliges pour ce genre d’expéditions dans le Connemara : en période hivernale les terrains sont boueux et glissants à souhait ! Donc on abandonne notre mauvaise humeur à l’entrée du parc et on s’en va en quête de beaux paysages. Certes ce chemin ne donne pas l’occasion de beaucoup vadrouiller mais vous pouvez faire une petite boucle de 10 min et descendre au plus près du lac en contre bas.

Après ce petit tour, on se décide à rejoindre l’Abbaye de Kylemore située à 4 km de Letterfrack. C’est mieux que de commencer à se geler dans le froid irlandais, mais c’est un poil loin quand même pour nos petites gambettes ! Mais on ne se décourage pas : et ça a valu le coup ! Par contre attention, si vous êtes comme nous sans voiture et que vous faites la route à pied, de nombreux endroits sont dangereux. Alors on n’oublie pas qu’il faut toujours marcher face au danger ! Mais, heureusement pour nous, la route est tout de même peu fréquentée et peu vallonnée. Lors de notre périple jusqu’à l’Abbaye, nous nous sommes arrêtés sur le bord d’une rivière à peu près à mi-parcours. L’eau doit y être riche en fer en vue de la couleur rouge du ruisseau. Ce qui a été le plus impressionnant pour moi reste le fait d’avoir une route si sinueuse entourée de cette nature riche et sauvage en même temps.

Arrivée au niveau de l’abbaye, quelle fut ma surprise de voir le monument en pleine restauration. Déception … Alors que le lieu doit tellement être splendide sans ces échafaudages ! Et comme le temps n’était pas avec nous, nous avons abandonné l’envie de rentrer sur le site. Cependant, au printemps et en été je pense que c’est LE lieu à visiter avec le National Park. Cet édifice construit par amour pour sa femme défunte par Henri Mitchell en 1868 est une merveille du patrimoine irlandais. Le site aussi composé d’un château du style victorien, accueille aussi de nombreux jardins mais aussi un petit chemin de randonnée qui grimpe dans la montagne. Bref pour seulement 13€, je vous conseille de faire cette visite par temps découvert mais surtout à la belle saison.

Peu motivés, nous continuons notre chemin pour rejoindre le lac qui borde l’Abbaye de Kylemore et nous nous engageons dans les chemins marécageux face à ce lieu. Notre objectif : monter, monter, monter et monter dans la montagne afin de prendre un peu de hauteur et avoir une vue à couper le souffle. Et nous n’avons pas été déçus … Regardez par vous-même :

Sauvage, aride, marécageux, vallonné à souhait, avec des lacs par ci par là, … Ce genre de paysage que j’affectionne particulièrement ! Comment vous dire que j’étais au paradis. Après quelques glissades sur les fesses, il est temps de retourner au village pour repartir pour Galway. Avec 2 bus par jours, il ne faut absolument pas louper le bus !!

Sur le chemin du retour, devinez qui nous avons recroisé ? Le garde-chasse du parc que nous avions vu plus tôt dans la journée. Et devinez ce qu’il nous a dit : “Le parc est ouvert maintenant, vous pouvez y aller !”. Et ça à 17h … Le moment où il commence à faire nuit en Irlande. Autrement dit, pas de chance pour nous !

Mais on ne repart pas de Letterfrack sans un petit remontant. Direction le Veldons Seafarer afin de manger un petit bout à petit prix ! Juste pour information, le chocolat chaud y est à 2€50, alors qu’à Dublin nous avons la joie de déguster le même chocolat chaud pour … 4€ ! Hormis ses prix plus abordables que dans la capitale, ce petit restaurant sert des produits frais dans un cadre convivial et toujours avec un poêle en plein milieu du restaurant. Je l’avoue, c’est ce que je préfère dans ces restaurants.

18h00 et déjà l’heure de repartir pour Galway avec dans ma tête le souvenir gravé à jamais du paysage sauvage et verdoyant du Connemara.

Alors pour résumer :

⇒ Impensable de passer à côté de ce parc lors de votre passage en Irlande. C’est l’occasion d’avoir une bonne raison de chanter du Michel Sardou (sobre).

⇒ Partons sur le plus grand des chemins de randonnée du National Park du Connemara. La découverte sera incroyable, croyez-moi !

⇒ N’hésitez pas à vadrouiller jusqu’à l’Abbaye de Kylemore

Si vous avez une voiture à disposition, je vous conseille de jeter un œil sur ce site de l’Office du Tourisme irlandais qui est plutôt bien construit : https://www.guide-irlande.com/localisation/parc-national-du-connemara/

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Il est temps pour moi de vous laisser et de vous dire : à la prochaine !

Kenavo !

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